Le nouveau-né prématuré souffre essentiellement, dans ses premiers jours de vie, d’hypothermie (baisse générale de la température du corps sous le seuil de 35°c) qui justifie la mise en couveuse, de dysplasie broncho-pulmonaire et de troubles neurologiques.
A noter également l’existence de
troubles hémodynamiques, hématologiques, métaboliques
et digestifs. Enfin, les prématurés ont une grande susceptibilité aux infections, dans la mesure où ils sont immunodéprimés.
La vulnérabilité du cerveau du prématuré
Le cerveau d’un enfant né avant terme est immature. Ainsi, il se défend mal contre l’inflammation et ne bénéficie plus de l’apport en facteurs de croissance assurés jusque-là par la mère et le placenta. Il peut également subir le contrecoup du manque d’oxygène dont souffre fréquemment le nouveau-né prématuré.
Il existe des prédispositions génétiques, encore mal connues, qui contribuent à une
meilleure protection du cerveau.
Des facteurs hormonaux sont probablement impliqués mais, là encore, ce mécanisme reste mal expliqué.
Ces mécanismes physiopathologiques s’enchaînent et entraînent au niveau du cerveau du prématuré deux types de lésions, qui en se cumulant aggravent les troubles.
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des lésions destructrices qui forment des « trous » dans le tissu cérébral et provoquent la disparition de neurones ou de connections neuronales.
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des lésions plus modérées et diffuses, pas forcément visibles sur l’IRM qui altèrent les programmes de développement cérébral et vont à terme, perturber les fonctions cérébrales.
Les déficits neurosensoriels (marche, acquisition du langage, comportement, vision, audition, résultats scolaires… ) n’apparaissent que progressivement. À long terme, le devenir neurologique et le pronostic dépendent en grande partie du degré
de prématurité de l’enfant, en sachant que, parmi les nouveaux-nés à 25 semaines
d’aménorrhée, la moitié survivent. Parmi eux, ¼ n’aura pas de séquelles neurologiques, ¼ des séquelles modérées et la moitié des séquelles graves.
Le dépistage précoce permet de faire bénéficier le plus vite possible les enfants à risques des circuits de rééducation les mieux adaptés.
Pour ce dépistage, les chercheurs misent sur les progrès réalisés en imagerie et sur la
découverte de biomarqueurs présents dans le sang de cordon.
Ainsi, le besoin de recherches dans ces domaines est crucial pour faire progresser la connaissance et améliorer la pris en charge du nouveau-né prématuré.
Pierre GRESSENS - Novembre 2008
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